L’économie française se trouve une fois de plus sous les projecteurs des agences de notation. Avec une dette qui a franchi le cap des 3.000 milliards d’euros et un déficit sortant des clous européens, la note de la France est scrutée avec attention. L’agence Moody’s, suivie de près par Fitch et Standard & Poor’s, va donner son verdict sur la capacité de la France à honorer ses engagements financiers.
Agence de notation pour la France : Historique récent des notations et réactions du marché
Lors de la dernière évaluation en avril, Fitch avait rétrogradé la note financière de la France à “AA-” tout en maintenant une perspective “stable”. Cette décision, bien que n’ayant pas ébranlé outre mesure les marchés, avait sonné comme un avertissement.
Fitch avait notamment pointé du doigt des “déficits budgétaires importants” ainsi que “des progrès modestes” dans leur réduction. Trois ans de dépenses publiques conséquentes, pour faire face aux impacts du Covid, de l’inflation et des tensions entourant la réforme des retraites, ont été invoqués.
Standard & Poor’s, reconnue comme l’agence la plus influente des trois, a gardé la note “AA” tout en conservant une perspective “négative”. Cette dernière indique que la situation pourrait évoluer à la baisse, surtout en raison des “risques” liés à la mise en œuvre des objectifs budgétaires, tels que “l’absence de majorité absolue” au Parlement.
Cependant, selon l’économiste Norbert Gaillard, la situation politique semble s’être stabilisée, et la France a été créditée pour ses réformes, notamment sur le marché du travail et les retraites.
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Projections et crédibilité du budget français par les agences de notation pour 2024
Face à ces défis, le gouvernement français tente de rassurer. Dans le budget 2024, il prévoit 16 milliards d’euros d’économies, en grande partie grâce à la fin de mesures exceptionnelles comme le bouclier tarifaire pour l’électricité.
Des projections ont été faites, anticipant une croissance économique de 1% en 2023, 1,4% en 2024, et une réduction du déficit public à 2,7% d’ici à 2027. De plus, l’endettement devrait rester stable à 109,7% du PIB en 2024 et atteindre 108,1% en fin de quinquennat.
Mais tous ne partagent pas cet optimisme. Des voix s’élèvent, dont celle d’Eric Dor, directeur des études à l’IESEG School of Management, suggérant que les agences pourraient douter de la crédibilité de ce projet de budget. De plus, la hausse éventuelle des taux de la Banque centrale européenne lors de sa prochaine réunion pourrait accroître la charge de la dette.
Ainsi, avec un montant record prévu d’emprunt à hauteur de 285 milliards d’euros sur les marchés en 2024, la France est à la croisée des chemins. Sa capacité à convaincre les agences de notation de la solidité de son économie sera déterminante pour son avenir financier.
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