Le gourou de la fédération de Yoga Atman devenue une secte a été arrêté

La récente affaire de la secte internationale de yoga Atman, impliquant l’arrestation de son gourou Gregorian Bivolaru, a soulevé de nombreuses questions sur les dérives sectaires et les pratiques abusives sous couvert de spiritualité. Voici un éclairage sur cette affaire et ses implications.

Qu’est-ce que la secte Atman et son fondateur Gregorian Bivolaru ?

Atman est une fédération internationale de yoga tantrique, présente dans une trentaine de pays, y compris en France sous le nom de “Yoga intégra”. Fondée par Gregorian Bivolaru en 1990 en Roumanie, cette organisation a été au cœur d’une enquête pour ses pratiques abusives, incluant le conditionnement des victimes à accepter des relations sexuelles non consenties et des activités pornographiques tarifées. La récente interpellation de Bivolaru et de 41 personnes associées à Atman soulève des inquiétudes sur l’étendue des dérives sectaires de cette organisation.

La loi française ne définit pas juridiquement ce qu’est une secte, respectant la liberté de croyance et de religion. Cependant, les “dérives sectaires” sont caractérisées par des critères tels que la déstabilisation mentale, les exigences financières excessives, la rupture avec l’entourage, et des atteintes à l’intégrité physique. Dans le cas d’Atman, l’investigation pour “abus de faiblesse en bande organisée par membre d’une secte”, “viols” et “traite d’êtres humains en bande organisée” reflète la gravité des accusations portées contre le mouvement.

Le yoga tantrique de Atman dans le viseur de la justice

Le yoga tantrique, tel qu’enseigné par Atman, semble avoir été détourné pour justifier des comportements sexuels prédateurs. Alors que le tantra, dans sa forme originelle, est un ensemble de textes spirituels et pratiques complexes de l’Inde ancienne, sa version occidentalisée, ou “néo-tantra”, est souvent associée à une libération sexuelle. Cependant, des experts comme Zineb Fahsi soulignent la déviation de ces pratiques dans le contexte d’Atman, qui ont nourri un comportement sexuel prédateur sous couvert de spiritualité.

La Miviludes estime qu’il existe environ 500 groupes sectaires en France, avec environ 500 000 adeptes, et qu’entre 60 000 et 80 000 enfants sont élevés dans des contextes sectaires. Avec une hausse significative des signalements pour dérives sectaires, le gouvernement français envisage de renforcer l’arsenal juridique pour lutter contre ces pratiques.

En conclusion, l’affaire Atman met en lumière la nécessité d’une vigilance accrue sur les pratiques sectaires déguisées en mouvements spirituels. Elle soulève également des questions importantes sur la manière dont les croyances et pratiques, notamment dans le domaine du yoga et du tantra, peuvent être déformées et utilisées à des fins d’exploitation et d’abus. Le débat en cours et les mesures législatives prévues en France témoignent de la volonté du pays de lutter contre ce phénomène préoccupant.

À lire aussi : des actes de tortures et de barbaries à Auray soumis à la justice française.

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