Au Pérou, un scandale baptisé “Rolexgate” ébranle le sommet de l’État, mettant la présidente Dina Boluarte dans une position délicate. Ce dossier, qui combine accusations d’enrichissement illicite et révélations sur des montres de luxe non déclarées, alimente le débat public et judiciaire, révélant les complexités du pouvoir et de la responsabilité.
L’origine du scandale du RolexGate : les montres de luxe de la présidente
Le “Rolexgate” a pris de l’ampleur le 15 mars dernier, lorsque des photos de Dina Boluarte portant des montres de luxe, notamment des Rolex, ont été publiées. Ces images, datant de son passage au gouvernement en 2021 et 2022, ont soulevé des questions sur la provenance et la déclaration de ces biens luxueux. La présidente, qui a pris ses fonctions après la destitution et l’arrestation de Pedro Castillo en décembre 2022, se trouve ainsi accusée de ne pas avoir inscrit ces montres dans son patrimoine officiel.
Des enquêtes et des perquisitions controversées
Suite à ces révélations, le parquet général a lancé une enquête pour enrichissement illicite et non-déclaration des montres de luxe. Une série de perquisitions spectaculaires a eu lieu, notamment au domicile de Boluarte, sans toutefois aboutir à la découverte des montres en question. La présidente a qualifié ces actions d'”arbitraires, disproportionnées et abusives”, tout en affirmant n’avoir en sa possession qu’une montre ancienne achetée avec ses économies. Par ailleurs, le procureur général a élargi l’enquête à d’autres bijoux et à des dépôts bancaires suspects entre 2021 et 2022.
Réactions politiques et judiciaires
Cette affaire a provoqué une onde de choc politique, entraînant la démission de six ministres et mettant la pression sur Boluarte, avec des appels répétés à sa destitution. Toutefois, jusqu’à présent, le Parlement n’a pas donné suite à ces demandes. L’interrogatoire de la présidente par le procureur a révélé que les montres lui avaient été prêtées par un ami, qu’elle admet avoir commis une erreur en les acceptant, et qu’elle les avait depuis rendues.
Ces développements surviennent dans un contexte déjà tendu, Boluarte faisant également l’objet d’une enquête pour des accusations graves liées à sa gestion des troubles sociaux qui ont suivi son accession au pouvoir, avec plus de cinquante personnes tuées. Malgré le tumulte politique et les enquêtes en cours, la Constitution péruvienne protège Boluarte de toute poursuite judiciaire jusqu’à la fin de son mandat en juillet 2026.
Le “Rolexgate” met en lumière les défis persistants auxquels sont confrontés les dirigeants en matière de transparence et d’intégrité. Alors que l’affaire continue de se développer, elle soulève des questions importantes sur la responsabilité des élus et le fonctionnement de la justice dans un climat politique déjà polarisé.
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