La chute des prix de l’immobilier devrait s’accélérer en 2024 : vers l’éclatement d’une bulle ?

L’année 2023 a marqué un tournant significatif dans le secteur immobilier français. Après une période de dynamisme soutenu, le marché a connu un ralentissement notable, se traduisant par une baisse des volumes de ventes sans précédent depuis un demi-siècle. En effet, les ventes de logements existants ont chuté de 22%, avec seulement environ 875 000 transactions réalisées, ramenant le marché à son niveau d’il y a sept ans. Cette décélération s’explique par plusieurs facteurs, notamment l’inflation, la hausse des taux d’intérêt et les difficultés croissantes d’accès au crédit immobilier, qui ont ensemble érodé le pouvoir d’achat immobilier des Français de 15% en deux ans.

Les prix, quant à eux, ont également connu une baisse notable, particulièrement dans les grandes villes. À Paris, par exemple, les prix ont diminué de 5,7%, passant sous la barre des 10 000 euros le mètre carré. Cette tendance à la baisse s’est également manifestée en banlieue parisienne et dans d’autres grandes villes, bien que certaines régions comme la côte méditerranéenne et la Corse aient résisté avec des prix en légère hausse.

Allons-nous vers l’accélération de la chute des prix de l’immobilier en 2024 ?

Pour 2024, les experts prévoient une continuation de cette tendance, avec une baisse des prix qui devrait s’accélérer, prenant le relais de la baisse des volumes. Les taux d’intérêt, après des mois de hausse, pourraient se stabiliser autour de 4% au cours du premier trimestre, offrant un léger répit au marché. Cependant, le nombre de ventes devrait continuer à baisser, d’environ 10%, pour atteindre un plafond aux alentours des 800 000 transactions.

Loïc Cantin, président de la FNAIM, analyse cette situation comme une année de transition pour le marché immobilier. Les Français, freinés dans leurs projets immobiliers par l’explosion des taux et des prix élevés, pourra ient rencontrer des difficultés pour concrétiser leurs projets. Néanmoins, la stabilisation des taux d’emprunt et la baisse des prix pourraient redonner du pouvoir d’achat aux ménages, facilitant ainsi l’accès à la propriété.

Les défis de l’année 2024 sur le marché de l’immobilier

Face à ces défis, des mesures sont proposées pour stimuler le marché. La FNAIM suggère notamment de suspendre, à titre expérimental pour un an, l’intervention du Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF), dont les normes actuelles sont jugées trop contraignantes. Cette suspension permettrait aux banques de retrouver une certaine liberté dans l’évaluation des risques de crédit. De plus, l’introduction de la portabilité et de la transférabilité des prêts pourrait faciliter les transactions en permettant aux propriétaires de conserver ou de transférer leurs emprunts existants lors de l’achat d’un nouveau bien.

Par ailleurs, la FNAIM plaide pour un nouveau dispositif d’incitation fiscale, permettant une défiscalisation différée pour les investissements dans l’immobilier locatif, notamment en contrepartie de travaux de rénovation énergétique. Ce dispositif vise à encourager l’investissement tout en stabilisant le parc locatif, sans peser sur les finances publiques. Cette proposition s’inscrit dans un contexte où les recettes de l’État sont limitées et où la réduction d’impôt Pinel ne sera pas reconduite. L’idée est de permettre aux investisseurs de bénéficier d’avantages fiscaux après une période de détention de dix ans, prolongée à quinze ans si des travaux de rénovation énergétique sont réalisés.

Impact sur les professionnels de l’immobilier si la chute du marché s’accélère

Malgré un contexte difficile, le secteur immobilier demeure un acteur économique majeur. En 2023, le marché comptait 150 000 emplois, avec une prédominance féminine de 62%, et environ 32 000 agences immobilières et administrateurs de biens employant au moins un salarié. Ces professionnels ont réalisé 62% des transactions de logements et géré environ 35% des locations vides du secteur privé. Le chiffre d’affaires généré par l’immobilier s’est élevé à 19,4 milliards d’euros, équivalent à celui du secteur de la publicité et supérieur à celui de la poste ou du courrier. Cette performance souligne l’importance de l’immobilier dans l’économie française, malgré les défis actuels.

En conclusion, l’année 2024 s’annonce comme une période charnière pour le marché immobilier français. Avec des ajustements dans les politiques de crédit et des incitations fiscales, il est possible que le marché retrouve un équilibre, offrant de nouvelles opportunités tant pour les acheteurs que pour les professionnels du secteur.

Découvrez en passant notre article sur les nouveaux taux du livret A et du livret d’épargne populaire en 2024.

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