Dans le contexte économique actuel des États-Unis, la Réserve fédérale (Fed) se trouve à un carrefour décisif. Avec une inflation en baisse et un marché de l’emploi robuste, les attentes se tournent vers le maintien des taux d’intérêt, malgré les récentes hausses. Cette situation soulève des questions cruciales sur l’avenir de la politique monétaire américaine.
L’inflation et le marché de l’emploi : des signaux positifs
L’inflation aux États-Unis, un indicateur clé pour la politique monétaire, montre des signes encourageants. Selon les dernières données, l’inflation a ralenti de manière significative depuis juin 2022, atteignant 3,0% selon l’indice PCE et 3,2% selon l’indice CPI en octobre. Ces chiffres suggèrent une amélioration par rapport aux prévisions, rapprochant l’inflation de l’objectif fixé par la Fed. Michael Pearce, économiste chez Oxford Economics, souligne que cette tendance positive a éloigné la perspective de nouvelles hausses des taux.
Parallèlement, le marché de l’emploi américain affiche une santé remarquable. Austan Goolsbee, président de la Fed de Chicago, a récemment salué cette situation, notant que l’emploi reste fort et que l’inflation diminue rapidement. Cette combinaison de faible inflation et de marché de l’emploi solide semble indiquer que le principal taux directeur de la Fed, actuellement entre 5,25% et 5,50%, restera inchangé. Ce taux est déjà à son plus haut niveau depuis 22 ans, reflétant les efforts de la banque centrale pour modérer l’économie.
Perspectives de la politique monétaire : stabilité ou changement ?
La Fed se trouve à un moment critique, avec des décisions importantes à prendre concernant sa politique monétaire. Après une série de hausses de taux, la question se pose : la Fed va-t-elle maintenir, baisser ou augmenter les taux dans un avenir proche ? Les gouverneurs de la Fed, qui doivent se réunir prochainement, sont confrontés à cette décision délicate.
Les stratégistes d’ING anticipent que la Fed évitera toute action pouvant inciter les marchés à parier sur des baisses de taux plus importantes en 2024. Cependant, les économistes, y compris Bruno Cavalier d’ODDO BHF, restent incertains quant au moment exact de tout assouplissement futur. Les marchés, quant à eux, prévoient une possible baisse des taux dès mars prochain, mais cela dépendra de plusieurs facteurs, notamment l’évolution du marché de l’emploi et de l’inflation.
Une dégradation du marché du travail ou une stagnation de l’inflation pourrait retarder toute baisse des taux. Cavalier note que si les prochains chiffres de l’emploi sont décevants, cela pourrait raviver les craintes d’une récession, tandis qu’une économie stable pourrait retarder tout changement de politique de la Fed. Même le président Joe Biden, généralement réticent à commenter la politique de la Fed, a suggéré que les données économiques actuelles ne justifient pas une hausse des taux.
En somme, la Fed se trouve à un point tournant, avec des décisions cruciales à prendre dans un contexte d’inflation en baisse et d’un marché de l’emploi fort. Alors que les gouverneurs de la Fed se préparent à leur prochaine réunion, le monde financier attend avec impatience de voir si la tendance actuelle vers la stabilité se poursuivra ou si de nouveaux ajustements seront nécessaires pour naviguer dans l’économie post-pandémique.
À lire aussi : vers une faillite des villes anglaises ?