Qu’est-ce qu’un donneur d’ordre ?

donneur d'ordre

Le donneur d’ordre est le commanditaire d’un projet. Il est celui qui définit les tâches et donne des ordres à ses différents partenaires d’affaires et prestataires. Le donneur d’ordre peut être une personne physique, mais aussi une personne morale.

La définition du donneur d’ordre

Le donneur d’ordre est une personne qui communique les ordres dans le milieu du travail. On l’appelle également le maître d’ouvrage. Il détermine les objectifs et les travaux à effectuer, ainsi que les personnes auxquelles il confie les travaux. Le plus souvent, le donneur d’ordre est une des trois parties à un contrat de sous-traitance.

Le donneur d’ordre est ainsi le propriétaire de l’ouvrage à l’origine même du projet. Il surveille et contrôle la réalisation des tâches à réaliser dans le cadre du projet.

Le donneur d’ordre dans différents domaines

Un donneur d’ordre peut intervenir dans de nombreux contrats et dans de nombreux domaines. Toutefois, il est le plus souvent présent dans les contrats de sous-traitance.

Le donneur d’ordre en matière d’exécution de travaux

Le donneur d’ordre en matière de BTP est l’entrepreneur qui confie l’exécution d’un contrat d’entreprise ou d’un marché public à un sous-traitant. Il est le maître d’œuvre. Le donneur d’ordre peut également être une entreprise à laquelle un maître d’ouvrage a confié une partie des travaux.

Le donneur d’ordre en matière de portage salarial

En matière de portage salarial, le donneur d’ordre est une personne qui recrute en sous-traitance (de manière externe ou interne) des salariés ou des personnes indépendantes (des freelances). Il est le supérieur et le responsable des sous-traitants en vertu d’un contrat conclu avec lui.

Le donneur d’ordre en matière d’opération en bourse

Le donneur d’ordre est ici la personne qui a l’initiative de faire des opérations d’achats, d’échanges d’actions ou de reventes des titres. Il est donc le décideur des différentes opérations dans le marché des capitaux.

Le rôle du donneur d’ordre : rôle

Le donneur d’ordre a pour obligation de déterminer tous les aspects de la mission : ses critères, les objectifs, la qualité de travail requise. Il choisit des prestataires sur les fondements de ses propres critères et affinités puis leur confie personnellement les tâches.

Il donne toutes les consignes nécessaires aux salariés ou aux sous-traitants. On peut dire que c’est le dirigeant même des opérations. Les salariés ont par conséquent l’obligation de suivre les ordres du donneur d’ordre. En outre, il contrôle l’exécution de la prestation.

Les obligations du donneur d’ordre

Le donneur d’ordre a de nombreuses obligations imposées notamment par le Code du travail et par le Code de la sécurité sociale.

L’obligation de vigilance, obligation principale du donneur d’ordre

Le donneur d’ordre doit respecter les dispositions du Code du travail envers son partenaire, le sous-traitant. Le but est d’éviter les abus de travail. En effet, le Code du travail exige que le donneur d’ordre assure la vigilance de ses partenaires. Cette obligation signifie qu’il s’assure de la régularité du statut juridique et administratif du sous-traitant.

L’obligation de vérification par le donneur d’ordre

Il devra notamment procéder à des vérifications régies par le décret n° 2015-364 du 30 mars 2015 relatif à la lutte contre les fraudes au détachement de travailleurs et à la lutte contre le travail illégal.

Concrètement, au jour de la conclusion du contrat, le donneur d’ordre devra demander au sous-traitant la preuve qu’il a bel et bien effectué ses obligations auprès de l’inspection du travail.

Il devra ensuite prouver son immatriculation (extrait K bis ou une carte d’inscription au répertoire des métiers) ou l’appartenance du salarié détaché à l’entreprise sous-traitante.

De plus, il doit aussi vérifier l’attestation de vigilance délivrée par l’URSSAF au sous-traitant. Cette attestation de vigilance contient plusieurs informations telles que le nombre de salariés ainsi que le total des rémunérations que le sous-traitant a déclaré.

En outre, en matière de détachement de salariés étrangers en France, le donneur d’ordre doit vérifier que son contractant étranger, employeur desdits salariés, ait exécuté ses obligations de déclaration et de désignation.

L’obligation de vigilance s’impose à tous les donneurs d’ordre, parties à un contrat de prestation de service si les opérations et prestations ont un montant global supérieur ou égal à 5 000 € hors taxe.

L’obligation d’injonction

Le devoir de vigilance implique en plus, en cas d’irrégularité, pour le donneur d’ordre d’émettre une injonction à l’égard du sous-traitant pour faire cesser l’irrégularité. Ces obligations de vigilance sont de rigueur durant toute la durée de l’exécution du contrat et les vérifications se font tous les six mois jusqu’à la fin du contrat.

L’obligation du donneur d’ordre de contrôle des contributions sociales

Le donneur d’ordre doit contrôler les contributions sociales. Il s’agit de l’une des obligations corollaires de l’obligation de vigilance.

La seconde obligation est en lien direct avec le contrôle des contributions sociales par les organismes de collecte.

L’obligation de la cessation du contrat de sous-traitance en cas d’irrégularité

Le donneur d’ordre a en outre l’obligation d’enjoindre le sous-traitant de faire cesser la situation d’irrégularité découverte au cours de l’exécution du contrat et l’obligation d’envisager la rupture du contrat de sous-traitance.

En effet, il court le risque d’être assimilé à un complice et des sanctions pénales ainsi que civiles peuvent être envisagées ; que celui-ci va devoir solidairement partager avec le sous-traitant à l’origine de la défaillance.

L’obligation du respect de la rémunération minimale par le donneur d’ordre

Les donneurs d’ordres ont l’obligation de payer leurs cocontractants. De surcroît, ils doivent respecter le salaire minimum obligatoire. Ces obligations sont étendues aux sous-traitants indirects ainsi qu’aux cocontractants de leurs sous-traitants notamment les salariés détachés.

Il faut préciser ici qu’un agent de contrôle du non-respect du salaire minimum a la possibilité d’alerter le donneur d’ordre. Cette alerte signifie que le maître d’ouvrage, donneur d’ordre, doit enjoindre ses prestataires qui emploient des salariés détachés de revenir à la légalité et de payer les salariés en respectant le salaire minimum.

Le donneur d’ordre a de ce fait l’obligation de rendre compte à l’agent de contrôle de la suite de l’affaire, notamment pour lui indiquer s’il y a eu ou non régularisation de la situation.

Les sanctions encourues pour non-respect des obligations par le donneur d’ordre

Le donneur d’ordre risque de voir sa responsabilité pénale et sa responsabilité civile engagées s’il ne respecte pas ses obligations.

En cas de manquement à l’obligation de vigilance, le donneur d’ordre qui n’a pas vérifié l’attestation de vigilance risque d’être civilement et solidairement tenu avec le sous-traitant, du paiement des impôts, taxes, cotisations et contributions sociales obligatoires ainsi que des majorations et pénalités dues. Par ailleurs, il sera tenu de rembourser les aides publiques dont le sous-traitant a bénéficié.

La peine pénale pour un recours au travail dissimulé est une peine d’emprisonnement de 3 ans et une amende (45 000 euros pour les personnes physiques et 225 000 euros pour les personnes morales).

Il faut noter que le donneur d’ordre qui a vérifié l’attestation de vigilance qui n’est pas authentique est tenu au même titre que celui qui n’a pas vérifié.

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